Granulé de bois comprendre les tensions et les solutions

La crise énergétique conduit les Français à abandonner les énergies fossiles au profit des énergies renouvelables, moins coûteuses. Dans l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi lutter contre le changement climatique, L’Etat a interdit de son côté le renouvellement des appareils au fioul au 1er juillet 2022. Également, il a pu déployer de nouvelles aides financières favorables à la filière bois-énergie qui permet ainsi de faire de la place au granulé de bois.

En plus de ces facteurs impactant le dynamisme du marché de l’installation d’appareils à granulés, les particuliers ont aussi la volonté d’atteindre une autosuffisance énergétique. Autant de raisons qui les ont incités à se tourner vers les chaudières à granulés et les poêles à granulés.

Cette année, par peur d’une potentielle pénurie, les particuliers se sont approvisionnés en granulé de février à juin. Cependant, cet approvisionnement se réalise habituellement entre juin et novembre. Certains ont ainsi pu acheter du granulé de bois avec plusieurs mois d’avance. Ce changement de comportement d’achat a en outre été accompagné d’une surconsommation : beaucoup de particuliers ont en effet couvert la totalité de leur besoin annuel bien plus tôt que la filière l’estimait.

La demande, plus importante que les années précédentes aussi en raison de l’augmentation du nombre d’installations de poêles et chaudières à granulés est arrivée de manière trop anticipée causant des délais d’approvisionnement allongés.

Afin de répondre au mieux à cette augmentation de la consommation, entre 10 000 et 40 000 tonnes de granulés de bois sont ainsi importées chaque mois. Également, c’est entre 200 000 et 250 000 tonnes qui sont mises sur le marché en France. Ainsi, il n’y a donc pas de pénurie, grâce notamment à une filière bois-énergie pleinement mobilisée. Enfin, la capacité de production du granulé de bois devrait augmenter d’un million de tonnes d’ici 2024, et doubler d’ici 2028.

C’est un fait, le prix du granulé a doublé et a apporté son lot de tensions qui a impacté les consommateurs comme les professionnels. Toutefois, cette augmentation tarifaire peut être logiquement expliquée par plusieurs raisons.

Ainsi, le premier facteur à prendre en considération qui explique cette hausse du prix du granulé de bois est l’augmentation du coût de revient. En effet, l’électricité, nécessaire à la production du granulé, a vu son prix se multiplier par un facteur de 4 à 10 (suivant les contrats). Le prix de la sciure qui représente la moitié du coût du granulé, ainsi que celui des emballages pour ensacher le granulé ont été quant à eux multipliés par 2. Également, le prix du transport, indexé sur le prix du carburant, a augmenté de 30 à 50 %.

Dans un second temps, l’autre raison expliquant l’augmentation du prix du granulé de bois est la croissance du volume d’import. En effet, si la France produit plus des trois-quarts de ses granulés sur son territoire, 16 % proviennent d’autres pays. Les prix à l’étranger ont explosé. De surcroît, les professionnels français se retrouvent dans l’obligation de compenser ce coût supplémentaire et n’ont pas d’autre choix qu’augmenter leur prix. Ainsi, le prix de la tonne de granulés de bois est passé de 280 € en juillet 2021 à 550 € en juillet 2022.

Suite aux tensions d’approvisionnement et à la hausse des prix du granulé de bois, la filière bois énergie a dû faire face au mécontentement des particuliers. La demande de ces derniers en granulés s’est ainsi trouvée en décalage avec le besoin réel, une surconsommation a pris place. Afin de répondre à cette forte demande, la filière bois énergie trouve aujourd’hui des solutions pour satisfaire ses consommateurs :

• elle augmente la cadence de production de granulés,
• elle investit dans des extensions de ligne et dans des outils industriels,
• elle projette de développer de nouvelles usines,
• elle créée des espaces de stockage plus importants,
• elle accroît la quantité de granulé importée.