L’arrêté S21 du 26 mars 2025, modifiant le dispositif de soutien au photovoltaïque sur bâtiment, a suscité de vives réactions au sein de la filière. En cause : la baisse des tarifs de rachat, de la prime à l’autoconsommation, et l’apparition de nouvelles contraintes administratives – notamment pour les projets de taille intermédiaire. Si ce décret impose un cadre plus contraignant, il engage aussi une évolution structurelle qui pourrait ouvrir des perspectives à ceux qui sauront s’adapter.
Le décret s’applique à l’ensemble des acteurs du secteur, y compris les petites entreprises. Parmi les principales nouveautés, l’introduction d’une garantie financière obligatoire pour les projets entre 100 et 500 kWc marque un tournant. Cette garantie peut prendre la forme d’une consignation auprès de la Caisse des dépôts ou d’une garantie à première demande délivrée par un établissement bancaire.
L’objectif affiché est de sécuriser les projets et d’en renforcer la maturité. Toutefois, ce mécanisme peut représenter une barrière d’entrée pour les structures dont la solidité financière est limitée.
le recours à une garantie par dépôt (GPD), qui peut être assimilée à un prêt, ne mobilise pas forcément de trésorerie immédiate, mais suppose un bon niveau de confiance de la part des établissements bancaires.
Certaines mesures viennent contrebalancer ce durcissement. À compter du 1er octobre 2025, la TVA à 5,5 % s’appliquera aux installations ≤9 kWc, sous réserve qu’elles contribuent à l’efficacité énergétique du bâtiment et soient réalisées par un professionnel RGE.
Par ailleurs, le décret confirme le recentrage des aides sur l’autoconsommation, qui devient un axe stratégique.
Ce positionnement est étayé par les conclusions du guide de l’ADEME sur l’autoconsommation photovoltaïque (janvier 2025), fondé sur une analyse de terrain. Ce guide, bien qu’il n’ait pas de valeur réglementaire, reflète les tendances de fond du secteur.
Les installateurs devront donc adapter leurs offres aux besoins des clients en matière d’autoproduction, avec un accompagnement renforcé sur les choix techniques et le dimensionnement.
Le décret prévoit également un allègement des démarches pour les collectivités locales, avec un accompagnement renforcé. Cela constitue un terrain de développement potentiel pour les installateurs capables de proposer des solutions globales : démarches administratives, installation, maintenance.
Les collectivités, déjà engagées dans des objectifs de transition énergétique, peuvent devenir des partenaires stratégiques à long terme.
Le décret S21 complexifie l’accès au marché pour les structures les plus petites, en particulier sur le segment intermédiaire. Mais il incite aussi la filière à gagner en structuration et en compétences. Les professionnels qui investiront dans des certifications comme RGE ou QualiPV auront plus de facilité à rassurer leurs clients et à accéder aux aides disponibles.
La période d’ajustement risque d’être délicate, mais elle pourrait aussi être l’occasion d’un repositionnement stratégique pour les installateurs prêts à évoluer.
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